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• 1381; lat. incommutabilis♦ Dr. Qui ne peut changer de possesseur, de propriétaire. Propriété incommutable. — N. f. INCOMMUTABILITÉ , 1570 .incommutableadj. DR Propriétaire incommutable, qui ne peut être dépossédé.— Propriété incommutable, qui ne peut changer de propriétaire.⇒INCOMMUTABLE, adj.A. — DR. [En parlant d'un bien, d'un droit] Qui ne peut légitimement changer de propriétaire, de possesseur. La propriété de ces mêmes biens, les droits et revenus y attachés, demeureront incommutables entre leurs mains ou celles de leurs ayants-cause (Doc. hist. contemp., 1801, p. 107). N'oubliez pas que cette propriété [littéraire], dès la mort de l'auteur, est bien plus incommutable que celle des maisons qui tombent et se rebâtissent (BALZAC, Œuvres div., t. 3, 1841, p. 430).— Vx. [En parlant d'une pers.] Qui ne peut être légitimement dépossédé. L'acquéreur à pacte de rachat ne peut user de la faculté d'expulser le preneur, jusqu'à ce que, par l'expiration du délai fixé pour le réméré, il devienne propriétaire incommutable (Code civil, 1804, art. 1751, p. 318).B. — Qu'on ne peut changer ou qui ne peut changer. Synon. inchangeable, immuable, invariable. Quand nous reculons ainsi pas à pas devant notre idéal incommutable, égarés, acharnés, exaspérés de céder (HUGO, Misér., t. 2, 1862, p. 653) :• C'est ainsi que nous demeurions là et la pensée me vint que toutes choses sont incommutables. La nuit est noire et il n'y a point d'espérance.CLAUDEL, Tête d'Or, 1901, 2e part., p. 194.REM. Incommutablement, adv. a) Dr., rare. ,,En telle sorte qu'on ne puisse être dépossédé légitimement. Posséder incommutablement une terre`` (Ac. 1798-1878). b) D'une manière qu'on ne peut changer ou qui ne peut changer. Il existe deux natures d'hommes dont la démarche est incommutablement viciée : ce sont les marins et les militaires (BALZAC, Théor. démarche, 1833, p. 636).Prononc. et Orth. : [
(m)
]. Att. ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. 1. 1372 « immuable, invariable » (D. FOULECHAT, Trad. du Policraticus de J. de Salisbury [Ms. BN fr. 24287, f° 11 v° col. 1], éd. Ch. Brucker, Prologue § 53 : une meismes verité incommutable); 2. dr. a) 1381 « qui ne peut passer d'un propriétaire à un autre » (cité ds les Preuves de l'hist. de Bourgogne, III, p. LIX, éd. 1748 ds DELB. Notes mss : en heritage perpetuel, parfait et incommutable); b) 1679 « qui ne peut être dépossédé » (J. SAVARY, Parfait négociant, I, 212, ds KUHN, p. 141 : seigneur incommutable); 1690 (FUR., s.v. propriétaire). Empr. au lat. class. incommutabilis « immuable, invariable » (cf. lat. class. commutare « changer; échanger »).
incommutable [ɛ̃kɔmytabl] adj.ÉTYM. 1381; « immuable », 1372; lat. incommutabilis, de in- (→ I. In-), et commutabilis, de commutare. → Commuter.❖1 Dr. Qui ne peut changer de possesseur, de propriétaire. || Propriété incommutable.1 (…) l'expérience fait voir que ce qui est non seulement en commun, mais encore sans propriété légitime et incommutable, est négligé et à l'abandon.Bossuet, Politique tirée de l'Écriture sainte, VIII, II, III.2 Vx. Qui ne peut être dépossédé. || Propriétaire, possesseur incommutable.2 (…) la petite décoration dont vous serez à bon droit revêtu comme possesseur incommutable et propriétaire en titre et en effet.Joseph Joubert, Lettre à Chênedollé, 11 nov. 1809.3 Littér. et rare. Qui ne peut changer, être aliéné. ⇒ Inaliénable.♦ N. m. :3 Que le chauffeur de l'ordre, que le mécanicien de l'autorité, monté sur l'aveugle cheval de fer à voie rigide, puisse être désarçonné par un coup de lumière ! que l'incommutable, le direct, le correct, le géométrique, le passif, le parfait, puisse fléchir ! qu'il y ait pour la locomotive un chemin de Damas !Hugo, les Misérables, Jean Valjean, V, p. 178-179.❖DÉR. Incommutabilité.
Encyclopédie Universelle. 2012.